2019

Le festival mondial des cinémas sauvages ne se préoccupe pas de prix ni de compétition. On est là pour la discussion. Pour rassembler les énergies, les vécus, et les paroles contradictoires à un moment donné.

– Et pourquoi on relance un nouvel épisode Mondial?
– Bha en voyant tous ces films j’ai souvent été surpris de penser “waouw, cette personne a osé faire ça”, “ça a été fait non d’un chien”
– Et même “ça peut aussi être ça un film? oui, ça peut”
– Finalement c’est les choses qui te donnent envie de continuer ce que t’as à faire dont on a besoin
– Oui si la question principale c’est de quoi tu te nourris et comment tu te vides
– Alors réjouissons-nous ça pousse comme des mauvaises herbes, les films.
– Ouais ouais, les mauvaises herbes, la métaphore est usée mais bon…on peut dire que c’est comme un petit jardin sauvage, cet écran.
– Disons qu’on dressera pas un écrin de verdure, plutôt un écran de boutures
– Sans bordure tu veux dire?
– Oui et c’est bon quand c’est après et sur le coup que chacun compose son propre film avec ses bribes de projections, des ramifications d’entre-actes, ses raccords de jardins, son alliage d’extraits sonores, des remix de discussions, des pousses tourbillonnant sur la toile et au-delà des cadres, une vitalité dansante et croissante
– Un festival qui serait une sorte de film-collage qui se monte et démonte chaque fois qu’on y repense !
– Vous croyez qu’on devrait écrire le mode d’emploi ?
– Oui bien sur en ajoutant que les espaces de parole bougeront selon la trajectoire du soleil et de nos températures. Que ça se passera dans cet espace circulaire, penché entre le dedans et le dehors et qu’on restera dans un système à peu de chose près héliocentrique.
– Oui, un système dont le centre est l’écran, les images sont nos trajectoires et les constellations synchrones et contraires seraient le principe même du montage d’ensemble.

                                  

2017

Le cinéma est prolifique comme la mauvaise herbe. Sans but et sans limite, ses films poussent n’importe quand et n’importe où sans se soucier de fissurer les trottoirs ni d’empêcher le chien de dormir.

Le Festival Mondial des Cinémas Sauvages est un lieu et un moment ouvert, traversé par des courants contraires. Il cherche à rassembler des films et des démarches qui ne s’embarrassent pas des notions de propriété, de droit d’auteur ou de copyright. Consciemment parfois, via les licences libres ; naïvement souvent, n’écoutant que leur énergie. 
Ces films se montrent et se détournent sans contraintes. Cherchant ce qui leur est propre, travaillant leurs supports, s’engageant dans des aventures collectives, se questionnant politiquement, ils passent de mains en mains.
 
Le Festival Mondial des Cinémas Sauvages veut participer de ce geste, qui est aussi un engagement, en accueillant tout type de films, quelque soient leurs moyens de production, leurs supports, leurs durées, leurs dates de création.
 
En tant que moment, le festival est gratuit.
 
En tant que lieu, il a la forme de ceux et celles qui l’habitent. Il y aura toujours à flâner ou à filer un coup de main : cantine, bar, concerts, filmothèque, infokiosque, openKINO, atelier 16mm, canapés et transats…
 
Le Festival Mondial des Cinémas Sauvages n’y comprend rien, il est une tempête, il est une fête !